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dimanche 29 août 2010

Memento...


Je me souviens... d'un caïd immature capable de récolter le quinzième carton rouge de sa carrière (contre zéro pour Rocheteau) et de ruiner les chances de son équipe nationale, le tout lors d'une... finale de coupe du monde !





Trost vom Präsidenten... Als "Virtuosen und Fußball-Genie" bezeichnete Jacques Chirac den Mannschaftskapitän und Rotsünder Zinédine Zidane nach der Niederlage der Franzosen im Finale der Fußball-Weltmeisterschaft gegen die Italiener. Der Präsident empfing die Equipe Tricolore am Montag im Pariser Elysée-Palast. Zidane hatte am Vorabend im Berliner WM-Finale im letzten Spiel seiner Karriere nach einem rüden Kopfstoß das Spielfeld verlassen müssen. Dennoch wurde er als bester Spieler der Weltmeisterschaft ausgezeichnet...

Que ceux qui ne pratiquent pas la langue de Goethe se donnent la peine de copier la légende ci-dessus et de la coller dans un traducteur en ligne...




N. B. Il se peut que votre traducteur en ligne ait quelques problèmes avec des germanismes comme "Rotsünder". Pas de panique : 'rot' = rouge (carton rouge) ; 'Sünder' : de 'Sünde', la faute, le péché ; Rotsünder : celui qui commet une faute passible d'un carton rouge.

dimanche 22 août 2010

Chocolat





Je tombe, l'autre jour (leparisien.fr), sur cette image de la sémillante Jennifer Aniston, ex de Brad Pitt, et surtout, pilier de la série Friends. Et là, je vous avoue que je suis fort déçu. La raison ? Voyez vous-mêmes.



Mlle Aniston serait-elle en train de prendre du bide, par manque d'exercice, à son âge !? Je sais très bien que les acteurs de cinéma changent régulièrement de volume, suivant les tournages ; voyez Mickey Rourke ou Jennifer Lopez..., sans remonter jusqu'à Marlon Brando ou Elvis Presley, lesquels ne sont plus jamais redescendus sous les 200 kilos ! Et qui ont fini comme chacun sait...

À cela, on me fera observer, à juste raison, qu'il y a aussi de l'obésité dans le sport de (haut)(bas) niveau, si j'en juge par des photos pas si anciennes de Ronaldo et Serena Williams (laquelle va encore louper un tournoi du grand chelem !).





Mais outre la mauvaise alimentation, il y aurait peut-être, et même sûrement, une autre raison aux silhouettes déformées de nos stars : le pantalon taille basse, qui vous étrangle la silhouette exactement sous le nombril, les viscères, entraînées par la pesanteur, continuant de refluer vers le bas, voire sur les côtés...





J'invite ceux et celles que ça intéresse, à se poster devant la cour de récréation d'un lycée ou d'un collège, et pourquoi pas, d'une école primaire, et à bien observer la silhouette des élèves. Pour l'avoir fait des centaines de fois de l'intérieur d'un établissement scolaire, j'avoue avoir été estomaqué par la proportion d'enfants - parce que ce sont souvent encore des enfants - affichant des kilos en trop. Mais je suis encore plus estomaqué par l'absence de prise en compte du phénomène par les autorités politiques, éducatives, les professeurs d'éducation physique, les infirmières scolaires et, in fine, les parents !

J'ai donc pris l'habitude de me munir d'un appareil photonumérique que je sors discrètement dans la rue. Ci-dessous, un petit échantillon d'adolescents croisés dans les rues de Paris et de sa région.












Édifiant non ? Je confirme que ces photos ont été prises tout à fait au hasard des rencontres, ce qui vient confirmer les observations faites en milieu scolaire : les filles sont bien plus susceptibles de développer de l'obésité que les garçons ; en tout cas, je croise régulièrement plus de filles que de garçons obèses ou en passe de le devenir. Et ça, ce n'est pas une fiction: le mal est déjà là. En ce qui me concerne, j'avais observé que bien des élèves de mon lycée, notamment des filles, avaient toujours dans la bouche de petits bâtonnets suggérant la consommation de sucettes. Le fait est qu'aucune distribution de sucettes n'ait été organisée à la cantine. Il m'a donc fallu mener l'enquête, qui a débouché sur une boutique de presse voisine du lycée : cet enfoiré n'avait rien trouvé de mieux, pour s'offrir une clientèle captive d'adolescents, que de leur vendre des sucettes, attirant par ce biais des dizaines d'élèves chaque jour : un énorme bocal trônait à l'entrée du local, que les élèves prenaient d'assaut à chaque pause.

Interdire la vente de sucreries aux abords des établissements scolaires, voilà l'arrêté que je prendrais si j'étais ministre en charge de la jeunesse et des sports.

Mais au fait, vous vous demandez certainement pourquoi ce "post" est intitulé "Chocolat" ? Ben c'est simple : outre le fait que le chocolat et le sucre sont sources de kilos en trop, j'avoue que la perspective d'assister à des championnats internationaux d'athlétisme me comble toujours d'aise rien qu'en pensant au formidable défilé de ventres plats que cela suppose. Et les derniers championnats d'Europe, à Barcelone, ne m'ont pas déçu (Il y a eu aussi la natation à Budapest, mais, là, à peine les filles sont-elles au bord de la piscine qu'elles ont déjà sauté dans l'eau !).

Autant vous dire la vérité : moi, il n'y a que les sportives qui m'excitent ! Je me souviens avoir croisé, un jour, alors qu'elle était encore inconnue au bataillon, une grande Allemande blonde (autour du mètre quatre-vingts), juchée sur de très hauts talons, ce qui lui donnait l'air d'une asperge ! Paris-Match ne l'avait pas encore fiancée au Prince Albert de Monaco, ni à un magicien américain. Elle déambulait aux bras d'un type qui devait être manequin comme elle. Elle, c'était Claudia Schiffer. Et je vous avoue qu'en la regardant de près, je me suis dit : "Et en plus, elle est moche !"

Pourquoi seules les sportives m'excitent ? Faites donc, un de ces jours, une petite expérience, consistant à caresser la peau d'un félin, du sexe féminin de préférence (panthère ou léopard femelle, lionne, guéparde). Vous serez subjugué(s) par la sensation de cette formidable musculature se contractant sous le soyeux de la peau ; une sensation absolument incroyable ! Et quand je regarde des athlètes (filles !!!) en chair et en os ou à la télévision, j'ai comme une..., comment dirais-je, envie ?, c'est ça une envie de toucher, chose que je n'éprouve pas du tout avec les mannequins, ces mochetés qu'il faut souvent maquiller durant des heures, plus les retouches sur Photoshop, pour leur donner un look à peu près présentable !

Et pour ne rien vous cacher, j'attendais avec impatience de revoir la reine Isimbayeva, qui a une des plus étonnantes tablettes de chocolat du paysage sportif international. Ça vous change des bourrelets de Jennifer Aniston ou des plaques de viande adipeuse de Serena Williams, non ?


Manque de pot, pas d'Isimbayeva en vue... Mais on n'a rien perdu au change... À Barcelone, les lionnes étaient de sortie !






Et moi de me demander tous les jours comment les magazines de mode peuvent encore préférer afficher des asperges longues et plates, avec des jambes comme des spaghetti, la plupart étant anorexiques (il faut dire que le monde de la mode est plein d'hommes qui n'aiment pas les femmes, ceci expliquant cela !), quand le monde du sport regorge de belles plantes plus sexy les unes que les autres !

Je dois dire que la grande innovatrice, en la matière, a été Marie-José Pérec, avec ce petit caraco qui lui dégageait largement le nombril... Et là, je vous avoue qu'on avait comme une furieuse envie de toucher !


Seules les sportives m'excitent ? Certes. Mais alors, pourquoi faire figurer la fille reproduite ci-dessous dans mon panthéon (encore que je ne vous aie pas tout montré !) ?

Vous ne la reconnaissez pas ? Alors vous n'avez pas vu le clip de la chanson "Love, sex, magic"..., featuring Justin Timberlake" ! Je vous encourage à le rechercher sur le site de la demoiselle. À côté d'elle, Beyoncé - qui bouge comme un manche - a l'air d'une poufiasse !



Cette fille est une authentique athlète, qui vous exécute un grand écart sans prendre d'élan... Je suis persuadé qu'elle a un passé de gymnaste de très bon niveau, ou de danseuse classique, voire les deux. Elle n'a, certes, pas les abdos d'Isimbayeva ou de Muriel Hurtis, mais côté sex appeal, hum, hum !






Tiens, by the way, pendant que je rédigeais ce post, je me suis penché par la fenêtre et jeté un coup d'oeil sur une aire de jeu située juste en-dessous. Durant les vacances scolaires, les gamins viennent y jouer au ballon. Toujours des garçons, jamais de filles, ou alors, des fillettes. Signe particulier : ils sont tous très minces. Il faut dire que les séances durent parfois toute une matinée ou toute une après-midi, et à raison de 200 calories brûlées par heure, soit un bon millier par jour, ces gamins ne risquent pas de prendre du poids (1 kg de graisse = 9000 calories)... Tant qu'ils préféreront jouer au ballon plutôt qu'à la Playstation, avachis dans un fauteuil !




Et les filles dans tout ça ? Je crains que, pour la plupart d'entre elles, le temps libre ne soit occupé par la téléphonite, la MSNite ou la Facebookite, soit à blablater entre copines sur le téléphone portable, ou à s'envoyer des SMS ou des messages via MSN quand ce n'est pas via Facebook..., le tout avachies dans des fauteuils moelleux + les visites au MacDo ou chez KFC, ce qui aura une incidence inévitable sur leur tour de taille.

La solution ? Dès lors que les aires de jeu publiques sont prises d'assaut par les garçons, au détriment des filles, pourquoi les municipalités ne mettraient-elles pas en place des structures juste pour les filles, tournées vers des choses comme la danse, le hip-hop (voyez la sublime Ciara) ou l'aérobic ? Car si les adolescentes pouvaient, à l'instar des garçons, dépenser un millier de calories/jour en période de vacances scolaires, voire simplement la moitié (500 calories/jour) hors vacances, alors on aura fait un grand pas vers la lutte contre la maladie du siècle : le surpoids, lequel intervient longtemps avant l'obésité. Bien évidemment, il faut que ces installations profitent à toutes les petites filles et non seulement à des "happy few", comme c'est (trop) souvent le cas des salles de danse ou des conservatoires de musique !



Le fait est qu'on ne garde pas la ligne à raison d'une voire de deux malheureuses petites séances hebdomadaires de gym à l'école, au collège ou au lycée : l'exercice physique, il faut le dire, n'est réellement efficace que moyennant une pratique quotidienne, même modérée. Demandez aux panthères, aux lions ou aux guépards !



mercredi 18 août 2010

Vieux neuneus



C'était à prévoir, depuis la décision prise par la Commission de discipline de la Fédération Française de Football à l'endroit des..., des quoi déjà ?, enfin de cinq joueurs (sur vingt-deux) de football présents en Afrique du Sud, le Landerneau médiatico-sportif bruisse de mille clameurs.




Sur RTL, où je suis resté une petite trentaine de secondes, ce matin du 18 août 2010, j'ai juste eu le temps d'entendre l'autre abruti de Lizarazu déclarer qu'il avait toujours cru aux meneurs et que c'était normal..., et gna-gna-gni et gna-gna-gna ! Même son de cloche de la part de Marius Trésor, pour lequel il fallait marquer le coup.

Tout le monde sait qu'en Afrique du Sud, Trésor et Lizarazu étaient planqués sous les lits, sous les tables, dans les armoires ; ils ont forcément tout entendu ! Ils connaissent donc les coupables.

Et, bien entendu, tout le microcosme médiatico-sportif de nous expliquer que c'était la fin de la carrière internationale de Nicolas Anelka, qu'Evra et Ribéry allaient devoir se passer des Bleus durant respectivement cinq et trois matches, etc.

Question : Anelka était-il dans le bus de la grève ?

Il me semble tout de même que tout ce petit monde du Landerneau... oublie une chose : la France n'est pas la Corée du Nord (où l'on a un moment évoqué la disgrâce professionnelle, voire physique, de l'entraîneur de l'équipe nationale de football), ni la Côte d'Ivoire du dictateur Robert Gueye (qui a envoyé des joueurs en prison, à la suite d'une mauvaise prestation à la CAN), ni quelque autre république bananière, arachidière, pétrolière où les lois sont régulièrement bafouées.

La France est un État de droit, et un État de droit fonctionne sur quelques principes de base, dont j'énoncerai celui-ci : la loi est la même pour tous.

Disons-le tout net : dans cette affaire, s'il y en a un qui me paraît vraiment costaud, c'est Nicolas Anelka. Inculte, illettré, analphabète, Anelka ? En Afrique du Sud, on lui avait demandé de présenter des excuses publiques, ce à quoi il s'est refusé, à bon droit ! Dès lors que l'altercation avec Domenech n'avait pas été publique, il n'avait aucune raison de présenter des excuses publiques. Juridiquement inattaquable ! Et je défie quiconque de trouver quelque faille que ce soit dans l'attitude du joueur ! Certains juristes appellent cela "le parallélisme des formes" et tout le monde peut comprendre la logique du principe.

Par ailleurs, tout le monde, au sein de l'équipe de France, sait que Nicolas Anelka a été sanctionné par une exclusion immédiate (quelle erreur !!!), et ce, de toute évidence, uniquement sur la base de propos affichés en Une d'un journal, journal qu'il a attaqué pour diffamation. Le problème est que la sanction intervenue en Afrique du Sud l'ayant été dans la précipitation, avant même toute réflexion sérieuse, voilà la FFF embarquée dans une fuite en avant. Mais imaginons maintenant que la Justice donne raison à Anelka et comdamne le journal, ce dernier étant contraint d'afficher en Une l'annonce humiliante l'obligeant de reconnaître qu'il a commis un faux. De quoi auront l'air tous les grands et petits inquisiteurs de la FFF, de RTL, de France Inter et d'ailleurs ?

Je comprends, dans ces conditions, que Nicolas Anelka se déclare mort de rire !


Maintenant, on va parler de choses sérieuses.

Frédéric Thiriez est bien avocat de profession, et non des moindres : avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de Cassation ? Et président de la Ligue de Football ?

Où j'ai été mort de rire, moi aussi, c'est en découvrant les sanctions telles qu'expliquées par le président de la commission de discipline, interrogé par des journalistes devant l'édifice de la FFF, ce 17 août 2010 : comment ne pas être estomaqué par la nunucherie des propos de ce monsieur, une nunucherie empreinte de sentimentalisme, là où, moi, j'attendais qu'on dise le droit ? Et moi de penser : "Non, mais ma parole, ils n'ont donc pas de juristes à la FFF ?"

Je ne sais pas si Monsieur Thiriez est membre de la FFF, parce que j'ai du mal à comprendre que cet aréopage ne comporte, manifestement, aucun juriste en son sein ! De toute manière, dans ce qui va suivre, j'écris sous le contrôle de M. Thiriez, ce grand avocat, président de la Ligue, que je mets, au passage, au défi de trouver la moindre faille dans mon raisonnement. Mais ce défi s'adresse à d'autres, qui se reconnaîtront.

1. La France n'est pas une république bananière, arachidière, pétrolière..., déclarai-je plus haut. Ce qui veut dire, entre autres, qu'une juridiction (en l'occurrence, ici, une commission disciplinaire agissant en qualité d'organe juridictionnel [administratif] de première instance), ne saurait arrêter de décision non susceptible de recours.

2. Les journalistes et autres commentateurs commettent, donc, une colossale erreur en déclarant comme acquises les suspensions prononcées à l'encontre d'Anelka, Evra, Ribéry et Toulalan. Ces suspensions ne seront effectives que lorsque tous les recours auront été épuisés par les intéressés. Ça fait partie des choses que l'on apprend en première année de Fac de Droit.

3. Et comme on est dans la confusion mentale, comme d'habitude, tout le monde mélange tout. Je rappelle, en passant, que Nicolas Anelka n'était pas dans le bus des grévistes ayant refusé de s'entraîner, puisqu'il était déjà parti pour Londres.

4. Dans cette affaire, nous avons donc deux dossiers : le dossier Anelka, et le dossier grève de l'entraînement.

4A. Prenons le cas des grévistes enfermés dans le bus : tout le monde s'est déclaré solidaire. Nous savons que c'est Toulalan (et d'autres) qui, avec son conseiller juridique, a contribué à la rédaction de la fameuse lettre lue par Raymond Domenech.

Question : comment passe-t-on de 21 à 4 joueurs ? Donc, de quels éléments la FFF disposait-elle pour s'asseoir ainsi sur les déclarations des joueurs eux-mêmes, en s'inventant - peut-être a-t-elle tiré au sort - quatre "meneurs", pour reprendre la loggorhée de l'autre abruti de Lizarazu ?

Parce que, s'il y a eu tirage au sort, juste pour jeter quelques joueurs en pâture à la vindicte populaire, alors nous serions là devant un cas grave de rupture du principe d'égalité, celui-là même qui est garanti par la constitution et, par voie de conséquence, par toutes les lois et tous les réglements en vigueur.

Ce qui veut dire, en bon français, que la FFF ne saurait inventer une réglementation violant ce principe sacro-saint de l'égalité de tous devant la loi.

En clair, les 22 joueurs s'étant déclarés solidaires, le fait d'en extraire quatre, pour des raisons inavouées, entache la séance devant la commission de discipline du 17 août 2010 d'irrégularité.

Personnellement, si j'avais un quelconque conseil à fournir à Ribéry ou Evra, ce ne serait pas d'interjeter appel contre la lourdeur de la suspension - ce qui constituerait une grave erreur - mais de former, au contraire, un recours en annulation.

Car j'estime qu'en passant de 21 joueurs, tous solidaires, à quatre, tirés au sort ou sélectionnés on ne sait trop comment, la FFF a entendu violer le principe d'égalité, et le juge administratif ne pourra que constater la nullité pure et simple de la séance du 17 août 2010.

J'observe qu'il suffirait qu'un seul joueur obtienne l'annulation de ladite séance de la commission de discipline pour que la nullité entache les sanctions frappant les autres joueurs.



4B. Prenons le cas de Nicolas Anelka.

a) Ce dernier est contraint de quitter ses coéquipiers comme ayant été à l'origine d'un scandale consécutif à des insultes proférées, dans le secret d'un vestiaire, à l'encontre du sélectionneur. Or il semble manifeste que cette exclusion ait été instrumentalisée par la Une d'un quotidien, dont on sait, aux dires des joueurs eux-mêmes, qu'elle était fausse.

Dans ces conditions, sur quelle base légale repose (= qu'est-ce qui a réellement motivé) la sanction d'exclusion frappant Nicolas Anelka ?

Anelka ayant porté plainte contre le journal, imaginons que les tribunaux lui donnent raison. Je repose donc, la question : sur quelle base légale - caractérisation de la faute commise - repose la sanction appliquée par la FFF d'exclure le joueur de l'équipe de France ?

b) Le 17 août 2010, Nicolas Anelka est cité à comparaître devant la Commission de discipline, ce qu'il s'est bien gardé de faire, tout comme il semble qu'il n'ait pas jugé utile de mandater un représentant. Cette attitude du joueur est parfaitement en adéquation avec toute son attitude depuis le départ et l'on aura beaucoup de mal à y déceler une quelconque incohérence.

Anelka ne reconnaît donc pas la légalité de ladite commission, laquelle semble avoir commis l'erreur (!) de l'associer à la grève des joueurs en tant qu'instigateur de fait, alors même qu'il peut être prouvé qu'il n'était plus sur les lieux au moment où se déclenche ce mouvement. En incluant Anelka (absent) dans la problématique découlant de la fronde dans le bus, alors même que dix-sept joueurs (présents) se voyaient exemptés de toute convocation devant la commission de discipline, la FFF tenait manifestement à sa théorie du tri sélectif parmi les joueurs à sanctionner, renforçant par là-même le caractère discriminatoire de ses choix.

En violant ainsi le principe d'égalité, la Commission s'est mise d'emblée hors-la-loi, et c'est à bon droit que Nicolas Anelka a choisi de ne pas s'y présenter.

Mais, par ailleurs, s'agissant de la violation présumée par Nicolas Anelka de l'éthique sportive, il s'agit de rappeler qu'éthique et droit ne sont pas forcément synonymes, donc, que la condamnation d'un comportement doit reposer sur des critères juridiques et non sentimentaux ou moraux ! Condamner le comportement des joueurs de l'équipe de France sur un plan éthique ou moral, ça, tout le monde peut le faire, moi le premier, sur la base de bons sentiments plus ou moins identifiés. Devant une commission administrative, on n'est pas dans les bons sentiments de monsieur/madame tout le monde ; on est dans l'application d'une réglementation existante, pas virtuelle, et une réglementation, ce sont des articles 1, 2, 3, alinéa tant...

Question : quelle loi/règle (= quel article de loi ou de réglement) Nicolas Anelka a-t-il violé(e) en l'occurrence ? Parce nous avons un précédent : le coup de tête de Zinedine Zidane lors de la finale de Coupe du monde de 2006.

En d'autres termes : quel est donc l'article du réglement de la FFF qui l'autorisait à sanctionner Nicolas Anelka (2010) tout en lui interdisant de sanctionner Zinedine Zidane (2006) ?

- ou cet article n'existe pas, et nous serions devant un vide juridique, qui a bénéficié à Zidane en 2006 et aurait dû aussi - principe d'égalité oblige - profiter à Anelka ;

- ou cet article existe et l'on ne comprend pas très bien pourquoi il s'appliquerait à Anelka et pas à Zidane (hormis l'hypothèse d'une refonte du réglement de la FFF, postérieurement à 2006) ;

Dans un cas comme dans l'autre, nous serions bien en présence d'une violation par la FFF du principe d'égalité. La session de la Commission de discipline du 17 août 2010 est donc entachée d'irrégularité, ce qui devrait fonder les joueurs sanctionnés à former contre ladite commission un recours en annulation.

Voilà ce que je conseillerais à Nicolas Anelka, Patrice Evra et Franck Ribéry, si j'étais leur conseil juridique : surtout éviter de se contenter simplement de faire appel contre l'ampleur de la sanction ; il y a bien mieux à faire !

En ce qui concerne tout particulièrement Nicolas Anelka, j'observe, comme d'autres, qu'il était visiblement le plus "costaud" dans cette affaire, ce qui doit désespérer ses détracteurs, qui pensaient peut-être qu'il allait se liquéfier lamentablement, à l'instar du pauvre Abidal. Nicolas a beau être absolument zen dans cette affaire, il devrait surtout penser à rendre service au football français, en l'aidant à sortir de cette "mascarade", comme il le dit lui-même.

Imaginons qu'un recours en annulation conduise à l'invalidation par le juge administratif de la session de la commission de discipline du 17 août 2010. Il va sans dire que cela aura l'effet d'un tsunami sur le landerneau sportif français, dont on voit bien qu'il agit sans règles ni lois, que, quand elles existent les règles sont appliquées à la tête du client, selon que l'on s'appelle Zidane, Ribéry ou Anelka...

Et un tel tsunami aura l'effet d'un grand nettoyage de printemps, dans la mesure où tout le monde devra alors assumer ses responsabilités, au lieu de tenter, misérablement et lamentablement, de se rabibocher sur le dos de quelques joueurs livrés à la vindicte populaire à la manière d'os à ronger que l'on jette aux chiens...

Il y en a quand même un qui commence à me décevoir sérieusement dans cette affaire, c'est Raymond Domenech. Me serais-je trompé sur son compte ?




P.S.

Lu sur liberation.fr Grégory Schneider répondant à des internautes.


Eric

Zidane n'avait-il pas porté atteinte à l'honneur, à l'image, à la réputation ou à la considération du football ou de la fédération avec son geste en 2002 ?

Vous imaginez bien que si. On est, depuis le départ, en pleine hypocrisie. Ce règlement, la FFF peut l'activer ou pas, de façon complètement discrétionnaire. Elle a décidé de la faire après le Mondial sud-africain, parce que le grand public a été dégoûté et parce que le monde amateur, qui pèse plus de 70% des voix lors des élection à la Fédération, veut des têtes.

Il y a plusieurs faits profondément choquants. D'emblée, la Mission d'information, chargée de faire la lumière sur les événements en Afrique du Sud, a été priée de cantonner ses investigations aux seuls joueurs: je vous garantis que leur part dans ce bordel est relativement réduite au regard de tout ce que l'on a vu là-bas, du comportement de Domenech, à celui des membres du Club France chargés de chapeauter le sélectionneur.

Il fallait se limiter aux seuls joueurs pour ne pas fragiliser une institution. La FFF est au bord du gouffre depuis deux bonnes années. Il faut par exemple savoir qu'entre 2007 et 2009, la FFF a perdu près d'1 licencié sur 5, avec les pertes de recettes pour les Ligues et Districts que je vous laisse imaginer. Il était urgent de trouver des bouc-émissaires. Les joueurs ont servi à ça, et c'est tombé sur Nicolas Anelka, qui a cristallisé énormément de critiques depuis dix ans. Il faut aussi noter que, la plupart du temps, les critiques qui lui sont tombées dessus (prétendu manque de respect, froideur envers les médias, soi-disant arrogance) étaient plutôt faites à l'endroit des joueurs professionnels dans leur ensemble. Ce gars-là a toujours dérouillé pour les autres. Ça continue aujourd'hui.

(...)

Pab

Finalement, on a ménagé la chèvre, le chou, ou les deux? Les sanctions sont bien gentilles finalement, non?

Il faut qu'on m'explique pourquoi Patrice Evra et Franck Ribéry sont sanctionnés. On ne leur reproche pas des faits, mais une «fonction»: la fonction de capitaine pour Evra, et celle de vice-capitaine pour Ribéry. Il n'y a aucun règlement pour stipuler quelles sont les charges précises qui vont avec ces deux fonctions. Ce sont des rôles totalement informels, qui, dans les faits, dépendent de ce que le joueur veut bien en faire. En clair: capitaine, dans le foot, ce n'est rien du tout. Et vice-capitaine c'est encore rien du tout. La FFF a décidé de frapper des symboles. C'est quand même une étrange idée de la justice. Quant à la dureté du verdict, 5 et 3 matchs c'est effectivement beaucoup. Ils n'ont rien fait de plus que Hugo Lloris ou Stephane Ruffier, ils n'ont rien fait de moins. Ruffier et Lloris ont été épargnés: je n'y comprends rien.

dimanche 15 août 2010

Ben Arfa a raison !

Non mais dites donc, quel psychodrame sur la Cannebière !

C'était notre rubrique : "Mort de rire !"

Moi, je pensais que Marseille avait quasiment désigné la porte à Ben Arfa. Enfin, quand je dis 'Marseille', je veux parler de Didier Deschamps.

Précisément, il y a quelques mois (janvier 2010), voyant comment les choses se passaient - ou ne se passaient pas - à l'OM, je me suis fendu d'un petit courrier destiné à Didier Deschamps, le coach marseillais, avec copie à José Anigo et Jean-Claude Dassier. J'ai donc des témoins. Je n'exclus pas de rendre ce courrier public un de ces jours. J'y évoquais le cas de trois joueurs de l'OM : Mamadou Niang (1), Hatem Ben Arfa et un troisième joueur. J'observe que Niang avait comme une furieuse envie de partir en Turquie, en se privant d'une Champion's League qui lui tendait les bras, ce qui est tout de même étrange. Et voilà qu'à son tour, Ben Arfa rue dans les brancards... Il ne manquerait plus que le troisième joueur évoqué pête les plombs à son tour, et j'aurai été presque devin !

Mort de rire, je vous dis !

Tout ça à cause de cette théorie, stupide, selon laquelle il y aurait des joueurs n'entrant pas dans le système de jeu de leur entraîneur ! C'est comme si on me disait qu'un acteur de cinéma ne pouvait jouer que des curés, ou que des flics, ou que des séducteurs ! C'est stupide ! Et dans les faits, défenseur ou milieu de terrain, c'est bien Deschamps qui a repositionné M'bia sur le terrain, non ? Est-ce que ce n'est pas à cela qu'on reconnaît les grands entraîneurs, à savoir cette capacité de révéler des joueurs à eux-mêmes ? Je pense, en passant, à Emmanuel Adebayor, qui s'est révélé auprès d'Arsène Wenger, à Arsenal, après avoir plus ou moins végété à Monaco !

Donc, franchement, cette histoire d'un Ben Arfa qui n'entrerait pas dans les plans de Deschamps, ce sont des conneries. Et si Deschamps veut prouver qu'il est un grand coach, à lui de tirer la quintessence de Ben Arfa, que l'on a vu décisif en Norvège en à peine trois minutes et des poussières, que l'on a vu décisif la saison dernière, je pense à certain but contre le PSG !

Il se trouve que je viens d'entendre Jean-Claude Dassier interviewé sur Europe 1 (dimanche 15 août 2010, 20h30). C'était très drôle, surtout le moment où Dassier explique que la dernière fois qu'il a vu le joueur dans son bureau, il lui avait à peine dit bonjour que l'autre était déjà reparti !

Très honnêtement, dans cette affaire, même en prenant résolument la défense du joueur, à qui l'on fait subir une pression parfaitement injustifiée, je n'arrive pas vraiment à attribuer de faute aux dirigeants marseillais, les explications de Dassier m'ayant paru tout à fait recevables, sur le mode : "on ne fait pas toujours ce qu'on veut, et je ne veux pas, là maintenant, dire ce qu'il en sera dans le futur, avant même qu'on ne se soit parlé."

Ce sont là presque des propos de sage (africain) ! Un bon point pour Dassier. Quand on gère une entreprise, on identifie les priorités et l'on voit où est l'essentiel ; donc, on fait passer les intérêts de la boîte avant toute autre considération, quitte à se déjuger, et ce, d'autant plus que ce n'est pas Dassier qui, à peine arrivé au club et auréolé de deux titres dès la première année, allait vouloir se débarrasser d'un élément dont il dit lui-même qu'il est talentueux !

Dans ces conditions, il est où, le problème ? Peut-être - et même sûrement - dans une mauvaise communication.

Le problème est que presque tout le monde a entendu les appels du pied du staff marseillais, laissant entendre que Ben Arfa avait un bon de sortie. Peut-être - et même sûrement - n'aurait-il pas fallu parler trop fort, ni trop tôt ! Mais bon, on est à Marseille, non ? Et l'autre, mettons-nous à sa place, qui commence à l'avoir mauvaise, à force de sentir qu'on cherche à le déstabiliser : rappelons-nous cette entrée incompréhensible contre Benfica, à quelques minutes du coup de sifflet final !

À ce stade de la réflexion, j'aimerais pouvoir partager l'optimisme du Président marseillais, et il y a quelques raisons à cet optimisme : si je prends une carte géographique, je vois que Marseille se trouve sur la rive Nord de la Méditerranée, et que les ancêtres de Ben Arfa sont tunisiens. C'est presque une histoire de famille ! (Par parenthèse, j'avais à la fac une collègue tunisienne qui parlait un excellent italien. Et quand je lui ai demandé où diable avait-elle appris l'italien, elle m'a révélé que gamine (la grande bourgeoisie tunisienne), elle et sa mère allaient souvent à Milan, à la Scala. Elle se souvenait même y avoir souvent vu la Callas !). Comme quoi, la Méditerranée, c'est pas plus large qu'un oued !

Vous savez comment on fait, chez nous, en Afrique, quand le marié et la mariée n'échangent plus que des noms d'oiseaux, et que la mariée menace de rentrer dans sa famille avec bagages et enfants ?

Ben, on désigne des entremetteurs : des cousins du marié d'une part, et des cousins de la mariée, de l'autre. Tout ce petit monde se retrouve sur terrain neutre, sans oublier de se munir de l'indispensable vademecum : quelques moutons, des chèvres, peut-être un chameau, de l'huile d'olive, un peu de tabac pour le grand-père. On prépare du thé à la menthe, on s'assoit et l'on parlemente ; je veux dire qu'on palabre, à l'africaine !

Parce que je pense qu'il y a encore de la place pour un bon palabre.

Ce que j'aurais à dire à Hatem ? Dans le fond, tu as mille fois raison, et tu peux le prouver : on t'a fait clairement comprendre qu'on aimerait te voir jouer ailleurs ; la chose est publique. Personnellement, j'ai bien aimé la formulation de José Anigo, souhaitant que tu évolues dans un contexte moins stressant, loin d'une certaine pression marseillaise, ce qui est une façon positive de formuler les choses. Et puis, Dassier m'a tout l'air d'être le contraire de quelqu'un de cassant, qui jetterait de l'huile sur le feu, juste pour montrer qu'il est le patron, et ça, ce n'est pas négligeable. Tu n'as peut-être pas connu feu Claude Bez (Bordeaux), mais Louis Nicollin est bien vivant ! Et dans la même situation, j'imagine mal Nicollin (qui a traité Pedretti de quoi déjà ?) s'efforçant d'arrondir les angles comme Dassier s'efforce de le faire.

Donc, face à des dirigeants - je parle de Dassier et d'Anigo - bien disposés à l'égard du joueur, moi, je conseillerais à Hatem de mettre son orgueil dans sa poche - mais, promis juré, ce sera la der des der ! -, le temps de s'asseoir autour d'un thé à la menthe et de palabrer.

Parce qu'il y a quand même plus urgent : la Champion's League se profile à l'horizon. Et la ligue des Champions, n'est-ce pas l'occasion rêvée pour vraiment prendre son envol, quand on est un joueur ambitieux ?

Newcastle ? Ce n'est pas forcément un mauvais choix, dans la mesure où atterrir tout de suite chez un grand d'Europe, du style Chelsea, Manchester U. ou Milan... ne serait pas raisonnable, si l'on considère les désillusions de Benzema aujourd'hui, ou d'un Ibrahim Ba naguère... Donc, va pour Newcastle, sauf qu'ils ne jouent pas la Champion's League, ce qui n'est quand même pas sans importance !

Un an. Voilà ce que je suggérerais à Hatem : tu veux bien passer l'éponge sur la sensation d'humiliation que tu as éprouvée en te voyant pratiquement jeté dehors, mais tu obtiens de tes dirigeants de te libérer dans un an. Sous-entendu : tu vas mettre le paquet et t'investir à 300 % pour que Marseille cartonne de nouveau cette saison, en atteignant le dernier carré de la Champion's League. Et si tu t'avères décisif avec l'OM en faisant oublier Mamadou Niang, comme je t'en crois capable, alors tout le monde va se dire : Ah, ce Ben Arfa, quel talent, quel joueur !

Même ce rigolo de Larqué va te tresser des couronnes. Et, du coup :

1) tu cloues le bec définitivement à ton entraîneur, qui sera le premier à reconnaître son manque de vista (2) ;

2) ta cote va s'envoler tout d'un coup au firmament des meilleurs joueurs européens ;

3) tu pourras oublier Newcastle parce que les émissaires vont venir de toute l'Angleterre, d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne et d'ailleurs pour te dérouler le tapis rouge.

4) l'OM empoche un beau paquet de millions d'euros au passage, ce qui ne peut pas faire de mal !

Bref, rien que du bénef pour tout le monde !

Une petite année à tenir ! Qu'est-ce que tu as à perdre ?

Quant à Didier Deschamps, je lui suggérerais volontiers d'oublier qu'il a, un jour, soulevé une coupe des champions et une coupe du monde. Parce que, son problème, c'est qu'il ne peut pas s'empêcher de jouer au mentor condescendant, même s'il ne le fait pas forcément consciemment ! Qu'il se rappelle seulement que si Bordeaux n'avait pas si bêtement flanché l'an dernier, Marseille ne serait jamais repassé devant ! Par ailleurs, la ligue des Champions de Marseille et la coupe du monde, c'est déjà loin. On ne se profile pas comme un grand entraîneur juste parce qu'on a gagné des titres en tant que joueur, parce qu'il y a là quelqu'un, José Mourinho par exemple, dont le palmarès comme joueur n'a pas marqué les esprits. Et pourtant, on le donne comme étant le meilleur coach d'Europe.

Bref, que Deschamps cesse de regarder Ben Arfa avec cette condescendance qui explique largement que le gamin en ait ras-le-bol ! Et surtout qu'il ne nous fasse pas croire que Ben Arfa n'a aucun talent, parce que personne ne le suivrait dans son délire !

Et puis, dans l'état actuel des choses, Ben Arfa et Deschamps sont dans le même bateau, non ? C'est-à-dire dans l'obligation de relancer l'OM vers le sommet du classement et assurer une excellente prestation en Champions' League ; voilà qui ne pourra que redorer le blason et du joueur et du coach !

Alors, il est où le problème ?

Par chance, il semble que l'OM ne soit pas le seul à connaître quelques problèmes à l'allumage ! Raison de plus pour régler la petite broutille actuelle - parce que ça ne devrait être qu'une broutille - avant que Lyonnais et Bordelais ne se réveillent, parce qu'on devrait les retrouver très vite en compétition pour la course au titre.

Un dernier petit conseil à Hatem : dis donc, cousin, sur ce que j'ai pu en voir, auprès d'amis musulmans, le Ramadan est une période particulière, où les gens, dans les quartiers, laissent parfois la porte ouverte, pour festoyer avec les voisins. Parce que le Ramadan, c'est d'abord la fête ! Est-ce vraiment le bon moment pour déclencher des hostilités, plutôt que de faire la paix avec tes dirigeants, surtout s'ils sont disposés à s'asseoir autour d'une table, pour palabrer ?

Pour que le palabre ait lieu dans les meilleures conditions : des moutons, quelques chèvres - on oublie le chameau ! -, de l'huile d'olive, des dattes..., ça doit se trouver à Marseille, non ?

"Je lui avais à peine dit bonjour qu'il était déjà reparti." (Jean-Claude Dassier) (3)


Mort de rire !



(1) Quelle drôle d'idée que de confier le brassard de capitaine à un attaquant, chose que j'ai toujours trouvée stupide ! Les attaquants font de mauvais défenseurs mais aussi de mauvais capitaines : comment diriger une équipe alors qu'on est aux abords de la surface de réparation adverse ? Un attaquant doit pouvoir se déplacer librement, sans pression inutile, et je comprends que Niang, quelque part, n'ait plus eu envie de ce brassard. Et en Turquie, je ne le vois pas porter de brassard ! (cf. le match de Boulogne-sur-Mer : l'OM n'est pas bien fringuant, lorsque Niang sort... Taïwo finit le match avec le brassard et c'est bien lui qui marque le but victorieux, non ? C'est peut-être là que l'OM a gagné le championnat...)

(2) Le fait que les dirigeants du club aient changé d'avis si vite ne signifie-t-il pas, quelque part, que la théorie du "bouche-trou" est obsolète et qu'ils admettent s'être trompés ? Et puis, n'y a-t-il pas un chalenge particulier que de devoir faire oublier Niang aux Marseillais ? Il me semble que l'avis des supporters devrait l'emporter, et de loin, sur certaines considérations bureaucratiques propres à l'entraîneur et à lui seul !

(3) Maintenant qu'il a montré qu'il savait déjà "parler marseillais", je crois Dassier assez intelligent pour faire amende honorable... Ça devrait pouvoir se faire sous la forme d'une poignée de mains franche et virile, devant les supporters !

Evra taille patron !

J'avoue avoir bien aimé l'interview de Patrice Evra au Figaro du 9 août 2010.




Extrait :

AFP/Le Figaro

INTERVIEW - Le capitaine des Bleus lors du Mondial sort du silence en exclusivité pour Le Figaro.
Depuis des semaines, il se taisait, encaissait les attaques, en particulier celles de Lilian Thuram. Aujourd'hui, Patrice Evra, capitaine des Bleus lors d'une Coupe du monde de triste mémoire, a décidé de répondre.

LE FIGARO. - Avec Abidal, Ribéry, Toulalan et Anelka, vous avez été déféré devant la commission de discipline de la FFF. Comprenez-vous la décision du conseil fédéral ?

Patrice EVRA.- Je suis surpris, parce que j'avais l'impression que tout le monde voulait tourner la page du Mondial… Il faut penser au futur. Pourquoi nous sanctionner plus que d'autres ? On l'a déjà été. La sanction de ne pas sélectionner les 23 mondialistes pour le match en Norvège est cohérente. Elle montrait qu'il n'y avait pas cinq ou six meneurs, comme cela avait été écrit.

Certains jugent sans doute que vous avez failli dans votre rôle de capitaine…
Les joueurs et le staff connaissent la vérité. J'ai été honnête jusqu'au bout avec tout le monde. J'ai tout donné pour remplir mon rôle de capitaine. Certains m'ont chargé sans savoir ce qui s'était passé. J'ai mis tout mon cœur, voilà le résultat ! Domenech m'a même demandé pardon de m'avoir confié le brassard…

L'attitude des internationaux en Afrique du Sud a choqué en France… Regrettez-vous la fronde du bus ?

Je comprends la déception du public. Je fais mes excuses au public pour le mal que nous avons fait avec l'histoire du bus. À l'issue de notre dernier match contre l'Afrique du Sud, les joueurs ont refusé d'eux-mêmes leur prime (300.000 €). On ne la méritait pas… Il aurait fallu trouver un autre moyen pour signifier notre désapprobation contre l'exclusion injuste de Nicolas Anelka, qui n'était pas le problème majeur mais la goutte d'eau qui a fait déborder le vase… On ne peut malheureusement pas revenir en arrière. Dans notre bun­ker de Knysna, on vivait dans une bulle. On n'était plus dans la réalité. On a pris conscience de la fracture avec le public en recevant des appels de nos proches. Ce qui s'est passé en Afrique du Sud est vraiment grave. La seule chose qui pourra refermer la cicatrice, c'est qu'avec la nouvelle équipe la France se remette à gagner.

Comment en êtes-vous arrivés à cette extrémité ?

Le Mondial a été un véritable cauchemar. On a oublié l'essentiel, plus parlé de problèmes quotidiens que de foot. Mais il n'y avait plus de dialogue avec le coach. Il n'y avait aucune structure collective, ni de projet. Avant le match de préparation contre le Costa Rica, quelques joueurs lui ont demandé de s'impliquer plus, de nous donner plus de consignes. Il s'est senti agressé. Il a refusé l'échange. On a fait tous les matchs de préparation avec un système avant d'en changer pour celui d'ouverture du Mondial contre l'Uruguay. Ce n'était pas cohérent.

Que s'est-il passé dans le vestiaire à la mi-temps de France-Mexique ?

Pendant dix minutes, le coach n'a pas parlé puis, d'un coup, il a dit à Anelka : «Putain, je te dis de rester en pointe mais tu décroches ! » Nico lui a répondu. Il y a eu un échange de mots. Mais pas ceux retranscrits en une de L'Équipe. Je me suis alors levé pour calmer les esprits.

Pourquoi avez-vous estimé son exclusion injuste ?

Après la parution de L'Équipe, le président de la Fédération et le coach m'ont convoqué pour me dire qu'ils étaient dans l'obligation de l'exclure. Je leur ai répondu que ce n'étaient pas ses mots. Tous les joueurs le savaient. Boghossian (l'adjoint de Domenech) a suggéré qu'avec d'autres cadres - Ribéry, Toulalan, Gallas, Henry, Abidal, Govou - on lui demande de présenter des excuses publiques. Nico a accepté de le faire devant le staff et les joueurs mais pas dans les médias puisqu'il souhaitait porter plainte contre L'Équipe.

Est-il exact qu'il a voulu quitter le groupe dès le stage en Tunisie ?

Il se sentait frustré de ne pas pouvoir apporter plus en raison de son positionnement. Il a voulu partir. Je lui dis qu'on avait besoin de lui. Il est resté sans être convaincu…


(...) Fin de citation


Reconnaissons que c'est mesuré et intelligent. Evra admet le principe de la renonciation à la prime, alors même que personne ne l'accuse, lui ni ses coéquipiers, d'avoir asséné un coup de tête à un adversaire. Parce que je continue d'estimer que si Zidane a touché sa prime en 2006, Evra et ses compères méritent de toucher la leur, au nom de l'équité sportive et du principe sacro-saint de l'égalité de tous devant la loi !

Autre chose, sur lequel je reviendrai dans mes "débriefings" : le calme olympien manifesté par Patrice Evra lors de la confrontation filmée qui l'a opposé à Robert Duverne et Raymond Domenech, et qui s'est achevée sur ce geste incroyable d'un Duverne, cadre de l'équipe de France, soi-disant préparateur physique, qui pête le plombs en public et balance dans la nature ce qui devait être un sifflet ou un chronomètre. Quel geste lamentable de la part d'un éducateur ! Et on me dit que ce sont les joueurs qui ont disjoncté ! Du coup, je comprends leur réticence à être entraînés par ce guignol !

Quant à ce faux jeton de Thuram, est-ce parce que sa carrière s'est terminée en catimini qu'il a tant de rancoeur devant le succès des autres ?

Sur ce qu'il a montré, Evra a la carrure idéale d'un capitaine de l'équipe de France, ce que Laurent Blanc devrait admettre sans mal. L'équipe de France a besoin d'un grand capitaine, et pour l'heure, les candidats ne se bousculent pas au portillon. Pour ma part, j'estime stupide de confier le brassard à un attaquant (Thierry Henry par exemple !). Par ailleurs, le capitaine de l'équipe nationale doit être capitaine dans son propre club. Et si Evra est jugé digne de porter le brassard à Manchester U., alors il devrait être le capitaine logique de l'équipe de France. Mais je n'oublie pas l'excellent Benoît Pedretti, à qui l'A. J. Auxerre doit beaucoup !

jeudi 12 août 2010

Structure et conjoncture





J'ai bien failli ne pas voir ce premier match de Laurent Blanc comme coach de l'équipe de France de football.

Ben oui, qu'est-ce que vous voulez ? J'ai autre chose à faire, le soir, qu'à regarder la télévision. Seulement voilà, il y avait sur France Ô un excellent programme, baptisé Eclats de mer, fait de reportages consacrés à quelques contrées fort sympathiques : la semaine dernière, la Martinique ; ce mercredi, la Réunion.

Donc, je regarde un gros bout, après avoir lancé mon enregistreur : volcans, baleines à bosse, etc. Et puis je me rappelle que les petits Français jouent en Norvège. Je zappe ; le match en est autour de la 47ème minute, et là je vois Ben Arfa qui reçoit le ballon, enchaîne un dribble, arme son pied et frappe... But !

Comme quoi, le football c'est quelque chose de très simple ! Petit rappel à l'attention de Guillaume Hoareau, le grand nonchalant, en grande partie responsable du but égalisateur des Norvégiens.

Je ne suis pas footballeur, mais quand même : sur un coup franc, je pense que lorsqu'on défend, il est normal, pour des raisons tactiques, de tromper la vigilance du tireur, ce qui fait que je me mettrai derrière mon adversaire direct, pour passer rapidement devant lui au moment même du tir, de manière à couper la trajectoire du ballon. Voilà ce que Hoareau aurait pu/dû faire ; ça lui aurait été facile, avec son mètre 92. Mais voilà, mon cousin Hoareau a la nonchalance dans le sang. Je dis cousin parce que tout le monde sait que la Réunion est une île africaine, et que mes cousins africains aiment bien se laisser vivre. Problème récurrent dans plein de pays chauds (voyez le cliché du Mexicain faisant la sieste avec son sombrero sur la tête !).

Petit retour en arrière, au mundial sud-africain, avec ce quart de finale Ghana-Uruguay, et l'autre crétin qui hérite d'un penalty miraculeux à la dernière minute... À ce moment précis, je me dis qu'il ne le mettrait jamais au fond. Donc, je ne regarde pas ! C'est du reste ce qu'a dû penser l'Uruguayen expulsé : "avec ces Africains, on a une petite chance !" Donc, il dégage le ballon de la main, persuadé que le penalty serait raté. Et l'autre le rate, évidemment ! Parce qu'en bon noceur africain, il a dû d'abord penser à frimer, en réalisant le geste parfait, le penalty du siècle, qui lui vaudrait l'admiration éternelle des habitants de son village !

Je n'arrive pas à croire que l'entraîneur des Ghanéens n'ait pas organisé des séances de tirs au but à l'entraînement !

Revenons à ce bon Hoareau : il se tient derrière son adversaire et reste derrière lui au moment du tir, se contentant de tendre la jambe pour essayer de dégager le ballon, chose qu'il aurait parfaitement réalisée s'il était passé devant son adversaire. Mais l'autre a de la ressource, gagne le duel contre Hoareau et tire instantanément vers les buts, dans un geste presque acrobatique... Ruffier n'a pas grand chose à se reprocher, parce que, comme moi, il était persuadé que Hoareau s'emparerait de ce ballon !

Les attaquants sont souvent de bien piètres défenseurs, c'est connu. Mais là, je crois que Kombouaré et l'ensemble des entraîneurs de première ligue devraient soumettre leurs attaquants à des séances spéciales de "one-to-one", pour leur apprendre à gagner les duels en position défensive !

À part ça, j'ai bien aimé cette équipe de France. Mais les Norvégiens n'étaient pas mal non plus.

Tout le monde aura appris, en passant, qu'on ne gagne pas des matches en appuyant sur un bouton ! Les Norvégiens sont des Scandinaves, dont plutôt grands, et quand, de surcroît, ceux-là ont fait pas mal de footing auparavant et respirent la santé, alors attendez-vous à avoir de petits problèmes. Bref, il y avait de la condition physique chez nos amis vikings.

Sinon, j'ai vu un très bon Nasri, meneur de jeu avec le '11' dans le dos... Très à l'aise balle au pied. On sent qu'il a joué avec et contre des cadors, même s'il a une certaine propension à jouer joli, alors qu'on attend d'abord de toi que tu joues "efficace". Mais bon !

J'ai bien aimé aussi le 'vieux' Mexès, défenseur et capitaine. Bon, tout ce petit monde peut mieux faire. Surtout la défense : le rôle d'un capitaine c'est de sonner les cloches à ses coéquipiers lorsqu'on vient de marquer un but, parce que, souvent, toute à son euphorie, l'équipe se relâche et prend un but égalisateur dans les minutes qui suivent, ce qui n'est pas très pro ! Elève Mexès, peut mieux faire !

Benzema numéro 10 ? Je ne l'ai pas vraiment vu... Cette embrouille avec la p... irrespetueuse ne l'a pas mis dans de formidables dispositions psychologiques. Mais je suppose que, pour lui, l'essentiel était de reprendre contact avec le groupe France. Rendez-vous aux matches de qualification pour l'Euro.

Il y avait plein de têtes nouvelles, dites donc ! Et à chaque fois, je me disais : "Mais c'est qui celui-là ?"

Là où j'ai presque été pris d'un fou rire, c'est d'entendre Jean-Michel Larqué, ce matin du 12 août, expliquant, à propos de Ben Arfa, que c'était un très bon joueur qui n'avait que des problèmes de régularité... (Les Grandes Gueules, RMC, 11-13h). Ah bon ? Il n'était donc pas nul, Ben Arfa, et sa réputation n'était pas surfaite ? Je ne vais pas reprendre la loggorhée de Larqué contre Ben Arfa, tant dans son émission (que je n'écoute plus), Larqué foot, sur RMC, que dans son avant-dernier bouquin (Vert de rage). Enfin, je croyais bêtement que, pour Larqué, Ben Arfa était structurellement incompétent, peu doué, et là je découvre qu'il n'a que des problèmes (conjoncturels) de régularité.

Et si c'était simplement une question de confiance, cette confiance que vous inspire un entraîneur ou un sélectionneur ? Une confiance qui fait que tu entres à la nième minute et que, tout de suite, le public sent que quelque chose se passe sur le terrain. Et si, par-dessus le marché, tu marques... !

Je souhaite à Ben Arfa (et à d'autres) d'être aussi "irréguliers" que Ronaldinho, dont Luis Fernandez disait pis que pendre : Ronaldinho et ses sorties nocturnes, ses orgies, ses libertés prises avec la discipline, avec, au final, un palmarès assez chatoyant (champions' league et coupe du monde), même si je suis persuadé qu'avec un peu plus de rigueur, Ronaldinho aurait porté son aura encore plus haut qu'il ne l'a fait, au sein du panthéon des plus grands joueurs de tous les temps, loin devant cette brute épaisse de Zidane !

Maintenant qu'il a repointé le bout du nez au sein du groupe France, Ben Arfa sait ce qu'il lui reste à faire pour clouer le bec à tous ses détracteurs, à commencer par son entraîneur marseillais, dont je me demande toujours s'il a vraiment compris qu'il tenait là un diamant qui ne demandait qu'à être correctement taillé (par exemple, le voir entrer, dans un match de coupe d'Europe, à l'avant-dernière minute du match, avec l'autre qui pête les plombs et écope d'un carton rouge dans la foulée, franchement, je n'ai toujours pas compris qui, du joueur ou de l'entraîneur, avait vraiment pêté un câble ce jour-là !), ce qui est du travail d'artiste !





Tiens, by the way, je m'amusais encore, en écoutant les commentaires des "experts", parlant de "titularisation par Laurent Blanc de tel ou tel joueur", que certains spécialistes avaient encore beaucoup de choses à apprendre en matière de football, quand ce n'est pas de vocabulaire.

Entre nous, qu'est-ce qui est le plus important : être "titulaire", entendez figurer parmi les onze qui vont débuter un match, en livrant une partie terne et insipide, ou entrer, comme Ben Arfa l'autre jour, en seconde mi-temps, et marquer le match de son empreinte, le tout en à peine trois minutes et des poussières ?

Voilà un petit sujet de cogitation que je livre à tous ces spécialistes, qui me tapent sur le système avec leurs histoires de "titulaires" ou de "non-titulaires".

Pour le reste, souhaitons bonne chance à Laurent Blanc. Lui au moins sait qu'on ne gagne pas des matches et des titres en appuyant sur un bouton, rappel à la fin de saison dernière des Girondins de Bordeaux. En voilà donc un (Blanc), qui ne risque pas de débarquer en roulant des mécaniques et en cassant du sucre sur le dos de son prédécesseur !

lundi 9 août 2010

Petit courrier



À l'attention de Monsieur le Président (par intérim) de la Fédération Française de Football.

Monsieur le Président,

Permettez-moi de m'étonner du tohu-bohu provoqué en France par les mauvais résultats de l'équipe de France de football en Afrique du Sud.

Je sais bien que l'on s'habitue à tout, ce qui fait que bien des gens pensent que la France doit gagner une coupe du monde sur deux, alors même que la meilleure équipe de football du monde, je veux parler du Brésil, n'en est qu'à cinq trophées au total, en ayant raté quelques finales ou demi-finales, quand comme en Afrique du Sud, elle ne s'est pas plantée en quarts !

Dépêche tombée sur France Infos, ce 9 août 2010 : "Tennis. Classement ATP. Aucun joueur américain ne figure dans les dix premiers du classement, une première depuis la création de l'ATP."

Une première, donc. Dans les sports, ce sont des choses qui arrivent.

Aux Etats-Unis mêmes, je doute que ce mauvais classement des joueurs fasse la Une des journaux.

Mais j'arrête là la digression. J'avais commencé par m'étonner d'un tohu-bohu, et, ce faisant, je ne joue pas avec les mots.

Au fond, il est où le problème ?

Supposons que la France ait gagné cette coupe du monde, ou simplement atteint la finale, après l'exclusion d'Anelka, après la "grève" des joueurs... Le tohu-bohu aurait-il existé ?

Parce que, précisément, en 2006, la France joue la finale. Bien, très bien, formidable ! Quel excellent résultat, surtout après avoir éliminé le Brésil un tour plus tôt.

Seulement voilà : peut-on dire que tout a baigné en 2006 ?

Je crois me souvenir, mais je dois être le seul, d'un acte de violence commis sur un stade, un de ces actes de violence dignes d'un caïd immature de banlieue. En pleine finale, Zinedine Zidane va porter un coup de tête à un adversaire, laissant son équipe à dix, donc entravant lourdement les chances de la France de gagner cette finale.

Question : qui, en 2006, a pensé à convoquer Zinedine Zidane devant une commission de discipline ?

Dois-je comprendre que les fautes éventuelles des Abidal, Evra, Anelka, Ribéry, Toulalan, fautes éventuellement commises "en privé", au sein du staff de l'équipe de France, sont plus graves qu'un coup de tête commis de manière délibérée, devant des milliards de téléspectateurs ?

En un mot comme en cent, de qui se moque-t-on avec ce psychodrame ridicule orchestré autour de Domenech et des joueurs de l'équipe de France ?

J'estime, en ce qui me concerne, que les seuls habilités à "juger" Anelka, Evra, Ribéry, Toulalan, Abidal, voire Domenech, doivent être ceux qui avaient jugé Zidane en 2006.

Pourquoi exigerait-on d'Anelka, Ribéry, Toulalan, Abidal ou Evra une moralité supérieure à celle que l'on a (que vous avez) exigée de Zinedine Zidane ? Et pourquoi ceux-ci devraient-ils être plus irréprochables que celui-là ?

En clair, ce que vous n'avez pas fait en 2006 - alors que les circonstances étaient particulièrement graves, en termes de déontologie sportive, avec ce qui se fait de pire en matière d'exemple à (ne pas) donner aux plus jeunes -, vous aurez beaucoup de mal à le faire en 2010, parce que vous ne seriez tout bonnement pas crédibles ! Ou alors, il va falloir que vous m'expliquiez quelle est cette morale, ou si vous préférez cette réglementation, qui vous autoriserait à sanctionner éventuellement Anelka et les autres, réglementation qui vous interdisait de sanctionner ce multi-récidiviste (autour de 15 cartons rouges dans toute sa carrière, contre zéro pour Rocheteau !) qu'a toujours été Zinedine Zidane (déjà expulsé en 1998 lors d'un match de poule contre l'Arabie Séoudite).

J'ai cru comprendre que le multirécidiviste en question s'apprêtait à intervenir auprès des joueurs de l'équipe de France en qualité de..., de quoi déjà ? Grand frère ? Caïd ? Professeur de kung-fu ? Va-t-il, des fois, leur conseiller comment viser une poitrine et taper dans le mille, histoire d'envoyer l'adversaire au tapis ?

Dois-je comprendre, par ailleurs, que vous - Fédération Française de Football - trouvez normal que ce joueur violent, qui, en 2006, ne s'est jamais fendu de la moindre excuse envers son équipe, ni son pays - qui aurait pu gagner cette coupe du monde -, aille maintenant jouer les mentors au sein de l'équipe de France, fût-ce de manière bénévole ?

Si j'étais vous, je me garderais bien de hurler avec les loups, histoire de me trouver des boucs émissaires bien commodes !

En vous souhaitant bonne réception, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations les plus distinguées.

R. W.

vendredi 6 août 2010

Et s'il n'en restait qu'un...





... pour prendre la défense de Raymond Domenech, je serai celui-là !

C'est quand même drôle : il est nul, il est le principal responsable de la catastrophe en Afrique du Sud, mais quand l'équipe de France atteint une finale de coupe du monde (2006), alors on raconte partout que ce sont les joueurs qui se sont pris en main...

Sur ce plan, Zidane a été clair : jamais il n'a prétendu devenir un sélectionneur-bis car jamais il n'a envisagé de s'immiscer dans des questions de composition de l'équipe et de positionnement sur le terrain.

Dans ces conditions, quand on est un journaliste honnête, on bat sa coulpe et on fait amende honorable, en rendant à César Domenech ce qui revient à César Domenech, à savoir la paternité de la bonne performance de l'équipe de France de football lors du mundial allemand de 2006.

Seulement voilà, à 99,99 %, les adversaires de Domenech sont des gens foncièrement malhonnêtes, ce qui me suffit amplement pour faire un choix : entre n'importe quel guignol faisant office de commentateur sportif en France et Domenech, je n'hésite pas une seconde : ma sympathie va à Raymond.

Ce qui ne veut pas dire que j'estime qu'il n'ait commis aucune erreur. Du reste, a-t-on jamais entendu Domenech affirmer qu'il n'ait jamais commis la moindre erreur ?

Le fait est que la mauvaise foi des uns et des autres, devant ce qui serait une catastrophe "sans précédent" dans l'histoire du football français, me donne envie de vomir, tout simplement.

Petit retour en arrière : 2006, cette fameuse finale contre l'Italie. Imaginons que Zidane, le plus grand footballeur de la galaxie, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, que ce demi-dieu, donc, n'ait pas pêté les plombs bêtement, stupidement, laissant ses camarades à dix, alors même que la partie n'était pas perdue. Supposons, donc, qu'à onze, la France l'emporte aux tirs-au-but. Où seraient tous ces guignols, les Larqué, Lizarazu, Ménès, Duluc, Bieldermann, Vendroux, Riolo et j'en passe ? Six pieds sous terre ? Vous êtes sûrs !

Quand ils se sentaient envahis par la honte et le déshonneur, les samouraïs se faisaient hara-kiri. Mais tout le monde n'a pas le cran d'un samouraï !

Autre retour en arrière, plus récent celui-là. Prenons ce premier match en Afrique du Sud : France-Uruguay, et ce débordement rageur de Ribéry sur l'aile gauche, et ce centre, que dis-je !, ce caviar qui arrive pile-poil dans les pieds de Govou, qui se trouve à deux mètres du but et qui ouvre trop son pied, mettant le ballon à trois mètres du but. Imaginons que cette couille molle de Govou ait transformé ce caviar de Ribéry, et que la France ait pris trois points ce jour-là, se retrouvant en tête de poule, Mexique et Afrique du Sud s'étant neutralisés. Et imaginons maintenant que, sur sa lancée, la France n'ait plus perdu un seul match, se qualifiant pour le deuxième tour. Est-ce que tous ces guignols seraient, aujourd'hui, en train de casser du sucre sur le dos de Domenech, des Anelka, Evra et autres Ribéry ?

Pourquoi je suis solidaire de Domenech ?

Dans ma propre sélection des joueurs dignes d'aller au Mundial, visible sur ce blog, j'avais choisi Govou, estimant qu'il était de ceux qui surnagent encore, quand les autres tirent la langue. Mais là, j'avoue que je me suis planté ! Parce que le caviar de Ribéry évoqué plus haut, un Cissé, un Ben Arfa, un Benzema, un Anelka, un Henry... l'auraient mis au fond.

Et comme Domenech, je me suis trompé sur Govou. Et voilà, ça arrive aux meilleurs de se tromper. La preuve !

Alors, pourquoi voulez-vous que j'aille chercher des poux sur la tête de Domenech, si je suis capable des mêmes erreurs d'appréciation que lui ?

Il se trouve que Govou va en Afrique du Sud, alors même qu'il n'a plus de club. C'est donc un joueur déstabilisé, qui gamberge à propos de son avenir. Ce critère, je n'y avais pas pensé. Un joueur visiblement perturbé par son avenir proche ne devrait pas être sélectionné. La preuve ? Quand il voit arriver le ballon de Ribéry, lui, comme tout le monde, voit ce caviar transformé en but. Or, que fait Govou ? Il a une poussée d'adrénaline : "Ça y est, je vais marquer ! Je vais marquer ! DOUX JÉSUS, JE VAIS MARQUER !"

Du coup, il se demande quel geste, le plus spectaculaire possible, il va pouvoir exécuter, pour épater la galerie et montrer au monde entier comment il sait marquer des buts. Parce que ce but tout fait, sur ce caviar de Ribéry, il va sans dire qu'il va le mettre au fond, forcément ! Et là, finie la galère à propos d'une recherche de club : dès la fin du match, son téléphone et celui de son agent allaient se mettre à crépiter : Manchester par-ci, Milan par-là, ou encore Dortmund, Hambourg, l'Athletico et j'en passe.

C'est à tout ça qu'il pense, le Govou, au lieu de se concentrer sur le jeu, sur le terrain. Monsieur Govou vit un rêve éveillé, comme la Perette et son pot au lait. Seulement voilà, tout à sa rêverie, ne voilà-t-il pas que le ballon de Ribéry est déjà sur son pied, alors même qu'il en est encore à gamberger sur l'angle selon lequel il va exécuter son plat-du-pied : 60 degrés, 75 degrés..., 120 degrés, 180 degrés..., 210 degrés ! Et à 210 degrés, le ballon est trois mètres à côté !

Non mais quel nigaud, ce Govou : après son plus-que-plat-du-pied, le voilà dans la même situation que Perette sans le pot au lait !

Là où je ne suis quand même pas d'accord avec Raymond, c'est que moi, dans la seconde suivant ce loupé, j'envoie Cissé à l'échauffement et je remplace Govou derechef.

Mais enfin, Raymond, pourquoi diable avoir conservé le bien terne Govou aussi longtemps sur le terrain, au détriment d'un Cissé, qu'on a vu si saignant au Panathinaikos ?!

C'est peut-être là l'un des plus gros problèmes de Domenech, qui pourrait expliquer la virulence de certains commentateurs à son égard : un certain manque de réactivité.

Et pour moi, sa plus grosse erreur aura été la trop grande confiance dévolue à Sidney Govou.

Mais ça, c'est de la conjoncture. Sur un plan plus structurel, je me demande si Domenech est un adepte du débriefing, tel qu'on le pratique à l'armée.

Parce que j'ai l'impression que beaucoup d'erreurs auraient été évitées, si l'on avait plus souvent "débriefé", par exemple, dès le retour du mundial de 2006.

Je pense toujours à l'absence de Ludovic Giuly en 2006, après la formidable saison qu'il a vécue avec le Barça (champion d'Europe quand même !), alors même que Domenech sélectionnait le gentil mais bien peu performant Dhorasso. J'avoue qu'à ce jour, je n'ai toujours pas compris que Domenech ait laissé Giuly à la maison, pour sélectionner un Dhorasso qui n'a même pas joué.

Parce qu'à Barcelone, il me semble que Giuly a été mieux traité par Rijkaard que Thierry Henry par Guardiola, et je me souviens de buts importants marqués par Giuly avec le Barça.

Pourquoi fallait-il laisser Giuly à la maison, sinon pour ne pas trop chambrer le (= faire de l'ombre au) plus grand footballeur de la galaxie, j'ai nommé Zinedine Zidane, le galactique du Real Madrid ? Laisser de bons joueurs à la maison, juste pour ne pas "foutre le bordel", en clair, pour ne pas perturber la quiétude de quelques notables, voilà qui semble être une marque de fabrique de Domenech, qui s'est ainsi privé d'excellents éléments, juste pour que les choses continuent comme par le passé, sur un petit rythme peinard et pépère !

Et c'est là que je me livre à une petite spéculation : imaginons que Giuly ait été sélectionné pour le mundial 2006, et qu'il n'ait marqué qu'un but et un seul, en finale contre l'Italie, la France menant 1 à zéro à la xième minute de la deuxième mi-temps..., Zidane étant censé déclencher son coup de tête une minute plus tard. Croyez-vous sérieusement que Zidane aurait pêté les plombs, comme il l'a fait, si la France avait eu un but d'avance sur l'Italie ?

Ne pas sélectionner Ludovic Giuly pour le Mundial 2006 a été une colossale erreur. Il faut bien le reconnaître aujourd'hui, et en ce qui me concerne, je n'ai toujours pas compris comment un sélectionneur peut se louper de cette façon ! On me dira que Dunga s'est bien loupé, en préférant le terne et insipide Kaka au flamboyant Ronaldinho, qui était bien revenu avec Milan et qui, je n'en doute pas un instant, aurait formé un tandem de feu avec Robinho. Ronaldinho a beaucoup manqué au Brésil (1). Tant pis pour Dunga !

Vous aurez remarqué que je n'ai jamais dit que j'étais un inconditionnel de Domenech. J'estime qu'il a commis de colossales erreurs. Précisément, et c'est en cela que je ne suis pas d'accord avec la meute des loups lâchés à ses basques, moi, je distingue les erreurs structurelles, qui vont engager le long terme, contrairement à tous ces guignols de soi-disant experts en football, qui ne relèvent que des problèmes conjoncturels, comme le fait de mettre Ribéry à gauche ou à droite, Toulalan ici, Gallas ou Abidal là, Gignac par-ci, Gourcuff par-là..., choses qui ne représentent pas l'essentiel, selon moi.

Et là, j'ai l'envie de dire à Domenech : "Allez quoi, Raymond, tu ne vas pas t'en aller comme ça, sur la pointe des pieds, comme un voleur, sans nous offrir une petite séance de débriefing ! "


(1) Où qu'il joue, Ronaldinho se distingue comme un excellent tireur de coups francs et de penalties. Mais un penalty, ça se provoque ; et un artiste aussi virevoltant que Ronaldinho sait mettre les défenses adverses en difficulté, ceci expliquant cela ! Combien de penalties déjà au profit du Brésil lors du Mundial sudafricain ?